[Portrait de doctorante] Pauline questionne la gestion de l'eau et sa préservation

A l'occasion de la semaine européenne du développement durable, l'IAE Nantes met en lumière les actions et projets portés au sein de l'établissement. Dans cet article, découvrez le portrait de Pauline Pedehour, doctorante en économie au sein du laboratoire de recherche LEMNA. Sensible à la préservation des ressources et de l'eau en particulier, elle en a fait le sujet principal de sa thèse.

Ton parcours

photo Après une classe préparatoire aux grandes écoles j’ai rejoint l’IEMN-IAE* en licence afin de laisser mon intérêt pour les sciences économiques s’exprimer pleinement. Sensible aux problématiques sociétales et environnementales, j’ai décidé de poursuivre en Master « Conduite de projets en développement durable, environnement – mer – énergie »  lors duquel j’ai eu l’opportunité d’aller étudier un semestre en Norvège. L’écriture de mémoires de recherche sur la gestion de l’eau au cours de cette formation a éveillé mon attrait pour le monde scientifique et la rigueur qu’il impose. Curieuse d’apprendre et de découvrir de nouvelles choses depuis mon plus jeune âge et encouragée par plusieurs enseignants-chercheurs à poursuivre dans cette voie, c’est donc naturellement que j’ai décidé de candidater sur une thèse académique en 2018.

* devenu IAE Nantes - Économie & Management en mars 2017

Ton sujet de thèse

Dans un contexte de rareté de la ressource en eau, de changement climatique et de stress hydrique, mon sujet de thèse questionne son usage tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif. En s’appuyant sur la région Pays de la Loire qui présente de grandes disparités d’accès à l’eau, des pollutions diffuses, des zones humides et une interdépendance autour de la Loire, l’objectif de ma thèse est de comprendre les besoins et le rôle de chaque acteur pour gérer au mieux la ressource. En évitant les gaspillages économiques et environnementaux cette thèse propose donc divers outils pour préserver et gérer au mieux la ressource.
 
Afin de cerner le sujet et ses acteurs, une première étape a consisté à mettre en avant les besoins, les attentes et les priorités des acteurs régionaux tels que les collectivités, l’agence de l’eau, différents usagers de l’eau (industriels, agricoles et domestiques), les associations environnementales, les instances gouvernementales, en allant à leur rencontre. Cela a permis de mettre en lumière des désaccords entre acteurs mais aussi des consensus forts sur la gestion de l’eau dans la région.
Une seconde étape a consisté à mettre en place une étude de performance environnementale des réseaux de distribution d’eau afin d’éviter les fuites et par conséquent le gaspillage lors de la distribution.
Un nudge en bord de mer Une troisième étape s’interroge sur les gaspillages mais désormais du point de vue des consommateurs. De nombreux instruments tels que la tarification de l’eau, les quotas, les taxes et les subventions présentent parfois certaines limites lors de leur mise en place. Dans ce cadre, cette thèse questionne une alternative : le nudge, c’est-à-dire une incitation non financière pour faire évoluer (sans imposer) les comportements de consommation (par exemple les messages «  Ici commence la mer » sur les grilles d’eaux pluviales que vous pouvez croiser lors de vos promenades à la plage).
Enfin, la dernière étape, actuellement en cours, consiste à modéliser l’impact de la mise en place d’une telle politique publique basée sur le nudge à travers la norme sociale qui consiste à s’inspirer des décisions des autres pour faire nos propres choix de consommation.

Pourquoi ce sujet en particulier ?

La thématique est imposée par le financement de thèse sur lequel candidatent les futurs potentiels doctorants. Néanmoins, l’eau est un bien qui m’a toujours fascinée. A la fois vital et nécessaire pour l’homme, il est néanmoins coûteux pour chaque usager (pour l’eau du robinet ou l’eau embouteillée). De plus, on ne lui trouve pas de réel substitut alors que l’eau est indispensable pour produire tout ce qui nous entoure : les denrées alimentaires par l’agriculture, l’eau virtuelle contenue dans nos achats de tous les jours comme dans la production de vêtement, l’eau du robinet pour nos actions quotidiennes… Nécessaire mais parfois rare, la disponibilité de l’eau est contrainte par l’aléa (la pluviométrie par exemple), ce qui la rend encore plus essentielle. Ainsi, c’est un sujet très vaste pour ne pas dire sans fin, difficile à traiter dans son entièreté et qui implique de très nombreuses interactions entre acteurs. Cette complexité inhérente à l’eau me passionne.
 

L’eau est contenue dans tout ce qui nous entoure, environ 10 litres pour produire une feuille de papier, 40 litres pour une pomme, 140 litres pour une tasse de café…. Même si l’eau nous semble parfois invisible et qu’il est difficile de le conscientiser, il ne faut pas oublier qu’elle est indispensable à notre quotidien et qu’il faut la préserver.

Tes projets à l'issue du doctorat ?

Le métier d’enseignant-chercheur (même si le chemin à parcourir n’est pas évident) lie deux facettes qui m’enthousiasment énormément. Sinon une autre voie s’ouvrira à moi, toujours en lien avec les questions environnementales. Alors au bout l’eau !
 
 
Propos recueillis en octobre 2021
Mis à jour le 10 janvier 2024.
https://iae.univ-nantes.fr/portrait-de-doctorante-pauline-gestion-de-leau