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L’image des entreprises familiales auprès des étudiants, leurs salariés potentiels. Les résultats d’une étude auprès de 645 étudiants : une vision tout en nuances
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Juin 2014
Un groupe d'étudiants de l'IEMN-IAE, supervisé par les chercheurs de l'Observatoire de la pérennité des entreprises familiales, a mené une large enquête sur l'image qu'ont les étudiants des entreprises familiales.
D'un côté les entreprises familiales paraissent peu attrayantes du point de vue de leurs capacités d'innovation et de leurs politiques salariales ; de l'autre, les étudiants se sentent prêts à y travailler pour partager les valeurs qu'ils leur reconnaissent ainsi que leur ancrage territorial.
Selon une étude du Cabinet Ernst & Young menée sur tous les continents en 2012, 60% des entreprises européennes et américaines seraient contrôlées par une ou plusieurs familles et représenteraient 50% des emplois. Ces entreprises représentent un vivier d'emplois pour les étudiants, qu'ils négligent souvent. De leur côté, ces entreprises rencontrent parfois des difficultés pour recruter des personnes dont les qualifications correspondent souvent aux compétences de jeunes diplômés de l'Université de Nantes.
Partant de ce constat, nous avons voulu interroger les étudiants sur l'image qu'ils ont des entreprises familiales. Comment les définissent-ils ? Comment les comparent-ils aux entreprises managériales ?
Un groupe d'étudiants de l'IEMN-IAE de l'Université de Nantes, supervisé par les chercheurs de l'Observatoire de la pérennité des entreprises familiales a mené l'enquête.
Une première phase d'entretiens qualitatifs auprès d'un petit groupe d'étudiants a permis de faire émerger des définitions et des représentations de l'entreprise, et des entreprises familiales.
Les résultats de cette phase ont permis la construction d'un questionnaire en ligne qui a été diffusé auprès des étudiants, via les listes de diffusion des facultés et instituts de l'Université de Nantes ainsi que les forums de discussion utilisés par les étudiants. En deux semaines et demie, 995 étudiants ont répondu, dont 645 à l'ensemble du questionnaire. Les enquêtes en ligne habituellement diffusées par ces canaux récoltent rarement plus de 200 réponses, ce qui marque un très fort intérêt pour le thème des entreprises familiales. Les étudiants sont majoritairement mais pas uniquement issus de l'Université de Nantes car on compte18% de répondants issus d'écoles d'ingénieurs diverses et 2% issus d'une école de commerce.
D'un point de vue démographique, cet échantillon de 645 répondants est représentatif de la population étudiante. Il se compose de personnes ayant pour la plupart entre 19 et 21 ans, de 345 femmes et 300 hommes. 60% des étudiants sont originaires de villes de plus de 20 000 habitants. Les régions d'origine des étudiants sont majoritairement la région Pays de la Loire (51%) et l'Ile de France (11%).
Si les définitions de l'entreprise proposées dans le questionnaire par les répondants convergent, celles de l'entreprise familiale sont très diverses. En effet, plus de 300 définitions ont été proposées dans le questionnaire dans l'espace prévu pour une réponse libre sur ce sujet.
Sur les 645 réponses, 302 pensent connaître une entreprise familiale. Vingt noms différents sont cités dont 19 correspondent effectivement à des entreprises familiales. Les plus cités sont Auchan, Peugeot, Sodebo et Cougnaud. Deux de ces entreprises sont originaires de Vendée, mais elles ne sont citées que par des étudiants issus de ce département.
Interrogés sur l'attrait qu'ils ont pour les entreprises familiales, indépendamment de leur formation, ils sont 80% à répondre qu'elles manquent d'attrait. Dans l'espace réservé aux réponses libres, dans le questionnaire, ils évoquent notamment des salaires qu'ils jugent trop bas ou l'impossibilité de progresser professionnellement dans ce type d'entreprise.
Ils sont également 84% à juger que ces entreprises ne sont pas innovantes et 71% à penser qu'elles manquent de dynamisme.
Pourtant, ce manque d'attrait et cette vision négative sont à relativiser. Interrogés sur leur préférence entre entreprise managériale et entreprise familiale, ils sont plus de 60% à répondre qu'ils apprécient plus les entreprises familiales. Par exemple, dans les réponses libres, un étudiant indique notamment que « même une grande entreprises familiale garde une taille et une ambiance humaine comparée aux entreprises managériales ». Nombre d'autres réponses libres vont dans ce sens et montrent aussi que les entreprises familiales sont des acteurs locaux reconnus pour leur implication sur le territoire.
Les principaux résultats de l'enquête seront prochainement mis en ligne.
Selon une étude du Cabinet Ernst & Young menée sur tous les continents en 2012, 60% des entreprises européennes et américaines seraient contrôlées par une ou plusieurs familles et représenteraient 50% des emplois. Ces entreprises représentent un vivier d'emplois pour les étudiants, qu'ils négligent souvent. De leur côté, ces entreprises rencontrent parfois des difficultés pour recruter des personnes dont les qualifications correspondent souvent aux compétences de jeunes diplômés de l'Université de Nantes.
Partant de ce constat, nous avons voulu interroger les étudiants sur l'image qu'ils ont des entreprises familiales. Comment les définissent-ils ? Comment les comparent-ils aux entreprises managériales ?
Un groupe d'étudiants de l'IEMN-IAE de l'Université de Nantes, supervisé par les chercheurs de l'Observatoire de la pérennité des entreprises familiales a mené l'enquête.
Une première phase d'entretiens qualitatifs auprès d'un petit groupe d'étudiants a permis de faire émerger des définitions et des représentations de l'entreprise, et des entreprises familiales.
Les résultats de cette phase ont permis la construction d'un questionnaire en ligne qui a été diffusé auprès des étudiants, via les listes de diffusion des facultés et instituts de l'Université de Nantes ainsi que les forums de discussion utilisés par les étudiants. En deux semaines et demie, 995 étudiants ont répondu, dont 645 à l'ensemble du questionnaire. Les enquêtes en ligne habituellement diffusées par ces canaux récoltent rarement plus de 200 réponses, ce qui marque un très fort intérêt pour le thème des entreprises familiales. Les étudiants sont majoritairement mais pas uniquement issus de l'Université de Nantes car on compte18% de répondants issus d'écoles d'ingénieurs diverses et 2% issus d'une école de commerce.
D'un point de vue démographique, cet échantillon de 645 répondants est représentatif de la population étudiante. Il se compose de personnes ayant pour la plupart entre 19 et 21 ans, de 345 femmes et 300 hommes. 60% des étudiants sont originaires de villes de plus de 20 000 habitants. Les régions d'origine des étudiants sont majoritairement la région Pays de la Loire (51%) et l'Ile de France (11%).
Si les définitions de l'entreprise proposées dans le questionnaire par les répondants convergent, celles de l'entreprise familiale sont très diverses. En effet, plus de 300 définitions ont été proposées dans le questionnaire dans l'espace prévu pour une réponse libre sur ce sujet.
Sur les 645 réponses, 302 pensent connaître une entreprise familiale. Vingt noms différents sont cités dont 19 correspondent effectivement à des entreprises familiales. Les plus cités sont Auchan, Peugeot, Sodebo et Cougnaud. Deux de ces entreprises sont originaires de Vendée, mais elles ne sont citées que par des étudiants issus de ce département.
Interrogés sur l'attrait qu'ils ont pour les entreprises familiales, indépendamment de leur formation, ils sont 80% à répondre qu'elles manquent d'attrait. Dans l'espace réservé aux réponses libres, dans le questionnaire, ils évoquent notamment des salaires qu'ils jugent trop bas ou l'impossibilité de progresser professionnellement dans ce type d'entreprise.
Ils sont également 84% à juger que ces entreprises ne sont pas innovantes et 71% à penser qu'elles manquent de dynamisme.
Pourtant, ce manque d'attrait et cette vision négative sont à relativiser. Interrogés sur leur préférence entre entreprise managériale et entreprise familiale, ils sont plus de 60% à répondre qu'ils apprécient plus les entreprises familiales. Par exemple, dans les réponses libres, un étudiant indique notamment que « même une grande entreprises familiale garde une taille et une ambiance humaine comparée aux entreprises managériales ». Nombre d'autres réponses libres vont dans ce sens et montrent aussi que les entreprises familiales sont des acteurs locaux reconnus pour leur implication sur le territoire.
Les principaux résultats de l'enquête seront prochainement mis en ligne.
L'Observatoire de la pérennité des entreprises familiales
Fondé en 2013 par trois enseignants-chercheurs en science de gestion de l'Université de Nantes (LEMNA / IEMN-IAE), l'Observatoire de la pérennité des entreprises familiales s'interroge sur les pratiques qui permettront, à long terme, d'assurer une présence pérenne de la famille au sein de l'entreprise.
Il vise à :
- donner aux chefs d'entreprise et aux membres de la famille un lieu de réflexion et d'échange serein, éloigné des arrières pensées commerciales et des contraintes quotidiennes ;
- faire connaître aux futurs diplômés le monde des entreprises familiales ;
- diffuser, au travers de ses publications, une information de qualité, rigoureuse et vérifiée, sur les pratiques des entreprises familiales ;
- contribuer à mieux connaître l'Université de Nantes auprès des entreprises familiales.
Depuis cinq ans, près de 300 étudiants de l'Université de Nantes ont réalisé 100 études de cas portant sur des entreprises familiales, qu'elles aient réussi à durer sur plusieurs générations ou pas.
Il vise à :
- donner aux chefs d'entreprise et aux membres de la famille un lieu de réflexion et d'échange serein, éloigné des arrières pensées commerciales et des contraintes quotidiennes ;
- faire connaître aux futurs diplômés le monde des entreprises familiales ;
- diffuser, au travers de ses publications, une information de qualité, rigoureuse et vérifiée, sur les pratiques des entreprises familiales ;
- contribuer à mieux connaître l'Université de Nantes auprès des entreprises familiales.
Depuis cinq ans, près de 300 étudiants de l'Université de Nantes ont réalisé 100 études de cas portant sur des entreprises familiales, qu'elles aient réussi à durer sur plusieurs générations ou pas.
LE LEMNA
L'observatoire est rattaché au Laboratoire d'Économie et de Management Nantes-Atlantique (LEMNA) de l'Université de Nantes
Mis à jour le 01 octobre 2014.